Le 24 mai prochain, le Jury présidé par Juliette Binoche remettra la très convoitée Palme d'Or du 78e Festival de Cannes, propulsant ainsi une ou un cinéaste et son oeuvre sur le devant de la scène cinéma. Avec peut-être, par la suite, une belle destinée comme celles qu'ont connu Anatomie d'une chute de Justine Triet, en 2023-2024, ou Anora de Sean Baker, en 2024-2025, tous deux Oscarisés après leur triomphe cannois, respectivement en mai 2023 et mai 2024. La Palme du Festival de Cannes est plus convoitée que jamais !
Comme l'année dernière, 22 longs métrages ont été retenus en Compétition par le comité de sélection, piloté par le Délégué Général Thierry Frémaux.
Alors que les festivités s'ouvrent ce mardi 13 mai avec une programmation spéciale Ukraine, avec la projection de 3 œuvres retraçant les événements et les figures clés du conflit, suivie de la présentation Hors Compétition de Partir un jour, premier long métrage d'Amélie Bonnin (voir notre interview ci-dessus), AlloCiné vous propose un coup de projecteur sur les films* qui vont faire battre le cœur de la Croisette et de la planète cinéma durant les deux prochaines semaines. À vos pronostics !
*classés par ordre alphabétique du nom de la / du cinéaste
La Compétition 2025 en bref :
- 22 films sélectionnés sur plus de 2000 reçus
- 3 cinéastes français (Julia Ducournau, Hafsia Herzi, Dominik Moll)
- 7 réalisatrices (Carla Simon, Mascha Schilinski, Kelly Reichardt, HAYAKAWA Chie, Julia Ducournau et Hafsia Herzi, et Lynne Ramsay)
- 1 cinéaste déjà lauréate de la Palme d'Or (Julia Ducournau) ; 1 tandem, déjà lauréat de 2 Palmes d'or (les frères Dardenne)
Les 22 films en Compétition pour la Palme d'Or 2025
- The Phoenician Scheme de Wes Anderson
Avec cette quatrième participation à la Compétition, Wes Anderson fait donc partie des vétérans de cette course à la Palme d'Or, dont il est, à chaque fois, reparti bredouille. Histoire d'espionnage industriel sur fond de relation entre un père et sa fille (ou inversement), The Phoenician Scheme va-t-il briser sa malédiction ?
Au vu des images, le résultat s'annonce andersonien en diable sur le plan visuel, mais un poil plus violent et chaotique (à l'image du monde actuel ?). Non content de s'offrir, comme toujours, un casting quatre étoiles emmené par Benicio del Toro, Michael Cera et Mia Threapleton (la fille de Kate Winslet), le réalisateur texan tentera de nous rappeler qu'il n'est pas qu'un esthète mais aussi un cinéaste politique.
- Eddington d'Ari Aster
Première fois en compétition pour Ari Aster, qui s'est fait connaître grâce à Hérédité et Midsommar, notamment. Le réalisateur jette un nouveau regard acerbe et sombre sur l'Amérique contemporaine avec le film Eddington, un western noir qui devrait faire sensation.

Porté entre autres par Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Emma Stone et Austin Butler, ce film raconte la confrontation entre le shérif et le maire d'Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, en mai 2020, qui va mettre le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres.
- Jeunes mères de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Dixième participation (consécutive) à la Compétition pour Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui ne sont plus seulement des habitués mais font désormais partie des emblèmes du Festival, au même titre que les marches rouges et le Palme d'Or, qu'ils ont remportée par deux fois. Vingt ans après la dernière en date, reçue pour L'Enfant, ils peuvent devenir les premiers à réaliser la passe de trois au palmarès, et ce serait avec Jeunes mères.
Un drame qui, s'il ne révolutionne pas leur style (propos social, acteurs amateurs…) le fait évoluer en nous proposant un récit choral qui fait se croiser cinq adolescentes résidant dans une maison maternelle, où elles-mêmes et leurs enfants reçoivent de l'aide.

S'ils devaient à nouveau décrocher la timbale, et inscrire un peu plus leur nom dans l'Histoire du Festival, nul doute que les réalisateurs belges auront une pensée et un mot pour la regrettée Emilie Dequenne, disparue cette année et qui avait été l'héroïne de Rosetta, leur toute première Palme d'Or.
- Alpha de Julia Ducournau
Il y a quatre ans, Julia Ducournau marquait l'Histoire du Festival de Cannes en devenant la deuxième femme cinéaste à remporter la Palme d'or après Jane Campion. C'était pour Titane, film explosif, pour ne pas dire punk, qui avait retourné la tête - et l'estomac - des spectateurs.

Avec Alpha, la réalisatrice s'entoure de Tahar Rahim - transformé pour l'occasion - et Golshifteh Farahani pour raconter l'histoire d'une fille de 13 ans, nommée Alpha, dont le monde s'écroule lorsqu'elle rentre de l'école avec un tatouage sur le bras.
- Resurrection de Bi Gan
Tout dernier film annoncé de la compétition cannoise 2025, Résurrection, le nouveau film du cinéaste chinois Bi Gan, qui devrait faire événement. Ce film de science-fiction se déroule dans un monde où les humains ne savent plus rêver. Dans ce futur dystopique, un être pas comme les autres va perdre pied et n’arrive plus à distinguer l’illusion de la réalité. Seule une femme voit clair en lui. Elle parvient à pénétrer ses rêves, en quête de la vérité…
Bi Gan avait présenté Un Grand voyage vers la nuit à Un certain regard, en 2018, pour lequel les spectateurs avaient dû chausser des lunettes 3D pour une partie de la projection. Il était également revenu pour un court métrage, en 2022, Un conte de fées.
- Renoir de Hayakawa Chie
Attention, titre trompeur : Renoir n'est pas un biopic sur le peintre du même nom (Gilles Bourdos s'en est chargé en 2013), ni sur le réalisateur de La Règle du jeu (ça n'a pas encore été fait, mais on aimerait bien voir). A dire vrai, nous ne savons pas exactement ce que désigne le titre du second long métrage de la Japonaise Chie Hayakawa, qui lui vaut une première participation à la Compétition.
Mais il sera question du lien entre les générations (comme dans son glaçant Plan 75) ainsi que du pouvoir de l'imagination, à travers le récit d'apprentissage d'une fillette qui, dans le Tokyo de 1987, va passer un été décisif pour arriver à surmonter la maladie de son père et l'absence de sa mère débordée et, peut-être, "entrer en contact avec les vivants, les morts, et elle-même", dit le synopsis. Une vide Kore-Eda à l'écran et une sixième Palme japonaise à l'arrivée ?
- The History of Sound de Oliver Hermanus
Quatorze ans après avoir remporté la Queer Palm au Festival de Cannes pour Beauty, le cinéaste sud-africain Olivier Hermanus fait son retour sur la Croisette en compétition avec le film The History of Sound, porté par deux talents incontournables de la jeune génération, Josh O'Connor et Paul Mescal.
Adapté d'une courte nouvelle de Ben Shattuk, The History of Sound raconte l'histoire d'amour entre Lionel et David, qui se rencontrent en 1916 puis voyagent ensemble à l'été 1919, pour enregistrer les chansons folkloriques de leurs compatriotes dans la Nouvelle-Angleterre rurale.
- La Petite dernière de Hafsia Herzi
Grande première pour Hafsia Herzi ! Après Tu mérites un amour (présenté à la Semaine de la critique) et Bonne mère (présenté à Un Certain regard), la jeune cinéaste accède à la compétition officielle pour son troisième long. Elle dévoilera La Petite Dernière, adaptation très attendue de la primo-romancière Fatima Daas dont son roman, sorti en août 2020, avait connu un large écho médiatique.

Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde. Alors que débute sa vie de jeune femme, elle s’émancipe de sa famille et ses traditions. Fatima se met alors à questionner son identité. Comment concilier sa foi avec ses désirs naissants ?
Le film sera emmené par la jeune comédienne Nadia Melliti, entourée notamment de Park Ji-Min et Melissa Guers. 2025 restera une année forte pour Hafsia Herzi, entre son 2e César de la meilleure actrice, en début d'année pour Borgo, et cette sélection à Cannes.
- Sirat de Oliver Laxe
Six ans après Viendra le feu, récompensé par le Prix du jury dans la section Un Certain regard, l'Espagnol Óliver Laxe arrive en compétition avec Sirat, film porté par Sergi Lopez dans lequel un père, accompagné de son fils, recherche sa fille ainée qui a disparu. Au cœur des montagnes du sud du Maroc, ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante d’un miroir de sable qui les confronte à leurs propres limites.
- Nouvelle Vague de Richard Linklater
La Nouvelle Vague est, en quelque sorte, née à Cannes. Lorsque François Truffaut a présenté ses 400 coups (et reçu le Prix de la Mise en Scène) et Alain Resnais Hiroshima, mon amour en 1959. Tous deux en Compétition, comme le nouveau film de Richard Linklater, de retour dans la section reine du Festival depuis 2006 et la présentation de Fast Food Nation, qui nous raconte l'un des actes fondateurs du mouvement : le tournage d'A bout de souffle de Jean-Luc Godard. Passé, à l'époque, par Berlin, certes.
Guillaume Marbeck incarne l'auteur de Pierrot le Fou (aux côtés de Zoey Deutch en Jean Seberg et Aubry Dullin en Jean-Paul Belmondo) dans un film en noir et blanc qui n'ambitionne pas d'être un simple biopic mais "l’histoire de Godard tournant À bout de souffle, racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant À bout de souffle", selon le synopsis officiel. Et si Nouvelle Vague se présentait comme le cousin américain du Redoutable de Michel Hazanavicius, autre comédie consacrée à JLG qui rendait hommage au cinéaste autant qu'à son style ?
- Two Prosecutors de Sergeï Loznitsa
L'Ukrainien Sergeï Loznitsa est un grand habitué du Festival de Cannes. Ses trois premiers films ont tous été sélectionnés en compétition officielle, quant à Dondass, il a été choisi pour faire l'ouverture de la section Un Certain regard en 2018. Avec Deux procureurs, le réalisateur s'intéresse aux grandes purges staliniennes dans l'Union Soviétique en 1937 à travers l'histoire d'un jeune procureur embarqué dans une quête de justice au sein d'un régime totalitaire.

- Fuori de Mario Martone
Pour sa 2ème sélection en compétition cannoise, l'italien Mario Martone présente Fuori, inspiré de la vie de Goliarda Sapienza, célèbre autrice du livre L'art de la joie. L'intrigue commence dans les années 80. Goliarda Sapienza travaille depuis 10 ans sur ce qui sera son chef-d'œuvre. Mais son manuscrit est rejeté par toutes les maisons d'édition. Désespérée, Sapienza commet un vol qui lui coûte sa réputation et sa position sociale.

Incarcérée dans la plus grande prison pour femmes d'Italie, elle va y rencontrer voleuses, junkies, prostituées mais aussi des politiques. Après sa libération, elle continue à rencontrer ces femmes et développe avec l'une d'entre elle une relation qui lui redonnera le désir de vivre et d'écrire. Le film prend la forme d'un biopic, dont le rôle principal sera assuré par Valeria Golino. La date de sortie française n'est pas encore connue.
- L'agent secret de Kleber Mendonça Filho
"Aujourd'hui, il y a plusieurs films brésiliens en montage, qui parlent de l'époque de la dictature", nous disait Walter Salles (Je suis toujours là) en décembre dernier. "Dont celui d'un très grand réalisateur, Kleber Mendonça Filho, qui doit sortir en 2025 et qui, j'en suis sûr, apportera un regard supplémentaire extrêmement pointu sur cette époque." Ce film s'appelle donc L'Agent secret, et nous le découvrirons en Compétition au 78ème Festival de Cannes. Reparti avec le Prix du Jury grâce à Bacurau en 2019, le cinéaste confronte le personnage joué par Wagner Moura à son passé trouble, alors que ses désirs de vie nouvelle avec son fils sont parasitées par les menaces de mort qui planent au-dessus de sa tête.

N'hésitant jamais à intégrer des éléments de genre dans ses récits, le réalisateur auriverde semble avoir les clés en main pour nous présenter un long métrage qui regarde dans les yeux le passé sombre de son pays, pour mieux développer un commentaire sur le présent. Sur le papier, l'un des films les plus imposants de la Compétition.
- Dossier 137 de Dominik Moll
Revenu depuis quelques années sur le devant de la scène, Dominik Moll avait fait sensation avec La nuit du 12. Un film, qui avait inaugurer la section Cannes Première du Festival, et qui a connu un beau succès en salle et auprès de la profession en remportant 7 César, dont Meilleur Film.

Son nouveau film, Dossier 137, est un polar sous haute tension mené par Léa Drucker, dans la peau d'une enquêtrice de l'IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité... Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro.
- Un simple accident de Jafar Panahi
Le Franco-iranen Jafar Panahi fait partie de ces cinéastes nés au Festival de Cannes. Il y a 30 ans, il recevait la Caméra d'or pour son tout premier film, Le Ballon blanc. Sept ans après avoir remporté le prix du scénario pour Trois visages, le réalisateur revient avec Un simple accident, drame au synopsis encore mystérieux où des personnages voient leur destin basculer après un accident sur la route.
- Die My Love de Lynne Ramsay
Grande habituée du Festival de Cannes, Lynne Ramsay fait son retour en compétition plusieurs années après voir remporté le Prix du Scénario pour A Beautiful Day en 2017, pour lequel Joaquin Phoenix avait remporté le Prix d'interprétation.

La réalisatrice britannique réunit Jennifer Lawrence et Robert Pattinson dans Die, My Love, adaptation du roman d'Ariana Harwicz sur une nouvelle mère qui développe une dépression post-partum et entre dans une psychose. Le film nous emmène dans une ferme de la campagne du Montana où une femme souffre de problèmes de santé mentale suite à la rupture de son mariage.
- The Mastermind de Kelly Reichardt
2 ans après la sortie en France de Showing Up, son 9ème métrage, déjà en compétition au Festival de Cannes, Kelly Reichardt revient avec Mastermind. La cinéaste, particulièrement appréciée des cinéphiles français, y dirige Josh O'Connor dans une intrigue racontant un audacieux vol d'œuvres d'art en Nouvelle-Angleterre en 1970.
Le casting est également composé de Alana Haim (une des membres du groupe Haim, vue au casting de Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson), John Magaro (déjà au casting de First Cow). Le film n'a pas encore de date de sortie française.
- Womand and Child de Saeed Roustaee
En 2022, sa fresque familiale Leila et ses frères aurait pu lui valoir une Palme d'Or pour sa première participation à la Compétition, mais le jury de Vincent Lindon lui a préféré le plus radical Sans Filtre, et le long métrage de Saeed Roustaee est reparti bredouille, ce que beaucoup ne comprennent toujours pas.
Pire : ce passage à Cannes a valu au cinéaste iranien une condamnation à six mois de prison et cinq ans d'interdiction de tourner, car reconnu coupable de "contribuer à la propagande de l'opposition contre le système islamique". Le revoici pourtant avec Woman and Child, autre histoire de famille qui mêle mariage et justice… et pourrait faire parler d'elle, mais pas comme on l'imagine.
Saeed Roustaee est en effet accusé par certains de ses compatriotes (dont Mohammad Rasoulof, en Compétition l'an dernier avec Les Graines du figuier sauvage) de s'être plié à la loi islamique (sur le port du voile notamment), en échange des autorisations requises pour tourner cet opus. Une polémique qui impactera le destin cannois de l'un des films les plus attendus de cette édition ?
- Les Aigles de la République de Tarik Saleh
Trois ans après La Conspiration du Caire, le réalisateur suédois d'origine égyptienne Tarik Saleh revient en Compétition officiel au Festival de Cannes. Depuis Le Caire Confidentiel, le cinéaste poursuit son exploration des jeux de pouvoir au sein des instances politiques, religieuses et publiques d'Égypte à travers les thèmes d'éthique, de conviction, de transparence, de combat et d'esprit de contradiction.

Dans son nouveau film Les Aigles de la République, porté par Fares Fares et Lyna Khoudri, George Fahmy, l’acteur le plus adulé d’Egypte, accepte sous la contrainte de jouer dans un film commandé par les plus hautes autorités du Pays. Il se retrouve plongé dans le cercle étroit du pouvoir. Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, il entame une liaison avec la mystérieuse épouse du général qui supervise le film.
- Sound of Falling de Mascha Schilinski
La Compétition n'est pas seulement réservée aux cinéastes confirmés, c'est aussi l'occasion pour des réalisateurs de présenter leur premier long métrage. C'est le cas de l'Allemande Mascha Schilinski avec Sound of Falling, un drame porté principalement par un casting féminin et pour cause, l'intrigue portera sur quatre filles de quatre décennies différentes grandissant ensemble dans une ferme et liées les unes aux autres.
- Romeria de Carla Simon
Après avoir remporté un Ours d'or en 2022 pour Nos soleils, la réalisatrice Carla Simon est en lice pour la Palme d'or avec son 3ème long métrage, Romeria. Sans stars internationales Romeria devrait toucher les festivaliers grâce à la finesse qui caractérise le cinéma de la réalisatrice espagnole depuis ses débuts.
Le pitch : Afin d’obtenir un document d’état civil pour ses études supérieures, Marina, adoptée depuis l’enfance, doit renouer avec une partie de sa véritable famille. Guidée par le journal intime de sa mère qui ne l’a jamais quitté, elle se rend sur la côte atlantique et rencontre tout un pan de sa famille paternelle qu’elle ne connait pas. L’arrivée de Marina va faire ressurgir le passé. En ravivant le souvenir de ses parents, elle va découvrir les secrets de cette famille, les non-dits et les hontes…
- Sentimental Value de Joachim Trier
En 2021, dans le premier Festival du monde d'après, la Compétition avait débuté avec, pour beaucoup de spectateurs, une révélation : celle de Renate Reinsve, héroïne de Julie (en 12 chapitres) qui lui a valu un Prix d'Interprétation Féminine amplement mérité. Quatre ans plus tard, elle revient sur la Croisette pour tenter le doublé, toujours devant la caméra de son compatriote Joachim Trier, le temps d'une histoire de famille située dans le milieu du cinéma qui devrait permettre au cinéaste de faire à nouveau parler son talent pour raconter les rapports humains, et où elle donne la réplique à Stellan Skarsgard (le père réalisateur de son personnage avec qui elle refuse de tourner) et Elle Fanning (la star hollywoodienne sur le point de lui prendre le rôle).
"C'est une histoire d'amour entre un père et une fille, sur comment ce qu'il s'est passé dans notre famille, comment notre histoire familiale et sa dynamique se transmettent de génération en génération et nous affectent jusque dans notre façon de vivre", nous disait l'actrice norvégienne en février. "C'était un peu effrayant, après Julie (en 12 chapitres), de se retrouver sur un tournage ensemble, car c'est la même équipe et nous avions la même énergie sur le plateau, mais c'est un personnage très différent, une histoire très différente. Ce sont les similitudes et les différences entre les deux films." Avec le même succès à la clé ?
LA LISTE DE LA SELECTION OFFICIELLE
Cannes 2025 - les films hors compétition
- Partir un jour d'Amélie Bonnin (1er film) - film d'ouverture
- Mission : Impossible - The Final Reckoning de Christopher McQuarrie
- La Venue de l'avenir de Cédric Klapisch
- La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa
- Vie privée de Rebecca Zlotowski
- 13 jours, 13 nuits de Martin Bourboulon

Cannes 2025 - les séances spéciales
- Bono : Stories of Surrender d'Andrew Dominik
- Dites lui que je l'aime de Romane Bohringer
- Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet
- Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han (1er film)
- Mama d'Or Sinai (1er film)
- Arco d'Ugo Bienvenu (1er film)
- Qui brille au combat de Joséphine Japy (1er film)
- The Six Billion Dollar Man d'Eugene Jarecki
Cannes 2025 - les séances de Minuit
- Sons of the Neon Night de Juno Mak
- Exit 8 de Genki Kawamura
- Dalloway de Yann Gozlan
- Le Roi Soleil de Vincent Maël Cardona
- Honey Don't d'Ethan Coen
Cannes 2025 - les séances Cannes Première
- Amrum de Fatih Akin
- Splitsville de Michael Angel Covino
- Connemara d'Alex Lutz
- La Disparition de Josef Mengele de Kirill Serebrennikov
- Orwell : 2+2=5 de Raoul Peck
- La Ola de Sebastian Lelio
- Renai Saiban de Kōji Fukada
- Ástin Sem Eftir Er de Hlynur Pálmason
- Magalhaes de Lav Diaz
- Ma frère de Lise Akoka et Romane Guéret
Cannes 2025 - les films Un Certain Regard
Enfin, n'oublions pas la très belle sélection Un Certain Regard, qui met chaque année en lumière des cinéastes émergents et des œuvres originales par leur propos comme par leur esthétique. Véritable tremplin à la création, cette section révèle chaque année les grands cinéastes de demain.
- The Mysterious Gaze of Flamingo de Diego Sespedas (Chili) - 1er film
- Météors de Hubert Charuel (France)
- My Father's Shadow de Akinola Davies Jr. (Nigéria) - 1er film
- L'Inconnu de la Grande arche de Stéphane Demoustier (France)
- Urchin de Harris Dickinson (Royaume-Uni) - 1er film
- A Pale View of Hills de Kei Ishikawa (Japon)
- Eleanor The Great de Scarlett Johansson (Etats-Unis)
- Caravan de Zuzana Kirchnerova-Spidlova (République tchèque, Italie, Slovaquie)
- Pillion de Harry Lighton (Royaume-Uni)
- Aisha Can't Fly Away Anymore de Morad Mostafa (Egypte) - 1er film
- Once Upon a Time in Gaza de Tarzan Nasser et Arab Nasser (Palestine)
- The Plague de Charlie Polinger (Etats-Unis) - 1er film
- Pile ou face ? de Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis (Italie)
- Promis le ciel de Erige Sehiri (Tunisie)
- Homebound de Neeraj Ghaywan (Inde)
- Un dernier pour la route de Francesco Sossai (Italie)
- Love Me Tender d'Anna Cazenave Cambet
- Un Poeta de Simón Mesa Soto
- O Riso E A Faca (Le Rire et le couteau) de Pedro Pinho
- The Chronology Of Water de Kristen Stewart (1er film)
Robert De Niro et Tom Cruise à l'honneur
Côté événements, le Festival fera bien sûr venir de nombreuses stars, pour assurer le glamour sur tapis rouge. 14 ans après avoir été Président du Jury en 2011, Robert De Niro sera distingué d'une Palme d'or honorifique. L’acteur, réalisateur et producteur américain recevra une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, lors de la cérémonie d’ouverture.
Est attendu également Tom Cruise avec Mission Impossible - The Final Reckoning, qui sera projeté ce mercredi 14 mai, promettant une très belle montée des marches.

Juliette Binoche, Présidente du jury 2025
La Française Juliette Binoche succèdera à l'Américaine Greta Gerwig. L'annonce officielle a eu lieu début février, accompagnée d'un communiqué rappelant sa très belle carrière, riche de 70 films et 40 années de "curiosité artistique" depuis son premier grand rôle dans Rendez-vous d’André Téchiné, présenté sur La Croisette en 1985. Elle est "auréolée des plus prestigieuses récompenses (Oscar, Bafta, César, prix d’interprétation à Berlin et Venise…)".
Autour de Juliette Binoche, le jury sera composé d'Halle Berry, actrice américaine et première actrice noire à remporter l'Oscar de la meilleure actrice dans À l’ombre de la haine de Marc Foster; l'autrice franco-marocaine Leïla Slimani, lauréate du prix Goncourt en 2016 pour son roman Chanson douce; Dieudo Hamadi, réalisateur, documentariste et producteur congolais.Se joignent à eux l'actrice italienne Alba Rohrwacher; le réalisateur et scénariste sudcoréen Hong Sangsoo; le réalisateur, scénariste et producteur mexicain Carlos Reygadas; la réalisatrice et scénariste indienne Payal Kapadia - Grand Prix au Festival de Cannes en 2024 avec All We Imagine as Light - ainsi que l'acteur américain Jeremy Strong.
La 78e édition du Festival de Cannes se déroule du mardi 13 au samedi 24 mai 2025.