
- Co-auteur(e)s : Brigitte Baronnet, Mégane Choquet, Thomas Desroches, Maximilien Pierrette Laetitia Ratane
Le cinéma de retour sur la Croisette. Après une édition 2020 annulée sous sa forme traditionnelle en raison de la crise sanitaire liée au COVID et remplacée par un "Label" décerné à 56 films, le Festival de Cannes 2021 aura bien lieu.
"Inhabituellement mais fermement" décalée du 6 au 17 juillet, cette 74e édition, annoncée comme un "Cannes collector", a dévoilé sa sélection, dans le cadre d'une conférence de presse animée ce jeudi 3 juin par le Président du Festival Pierre Lescure et le Délégué général du Festival Thierry Frémaux.

Spike Lee Président, Jodie Foster honorée
Confirmé à la présidence du Jury, Spike Lee sera bien présent dans le Sud de la France après sa Présidence empêchée en 2020. "Tout au long des mois incertains qui viennent de s’écouler, Spike Lee n’a eu de cesse de nous encourager", explique Pierre Lescure. "Ce soutien se concrétise enfin et nous ne pouvions espérer personnalité plus puissante pour interroger notre époque si bouleversée."
Le cinéaste américain sera chargé de décerner la Palme d'Or au successeur de Parasite aux côtés de grands noms du cinéma mondial, dont Mélanie Laurent, Tahar Rahim et la surprise Mylène Farmer.
Cannes 2021 : Mélanie Laurent, Tahar Rahim, Mylène Farmer… Le jury du 74ème FestivalLe nom de Jodie Foster a lui été annoncé comme invitée spéciale de la cérémonie d'ouverture. La réalisatrice et comédienne, incarnation de "la modernité, l’intelligence rayonnante de l’indépendance et l’exigence de la liberté" selon Pierre Lescure, foulera les marches 45 ans après sa découverte de Cannes, à l'âge de 13 ans, pour Taxi Driver, Palme d'Or 1976. Elle recevra une Palme d'honneur avant d'ouvrir officiellement la quinzaine.

La sélection en bref
Composée de 61 films à date (des ajouts et une surprise en clôture, seront faits dans les semaines à venir), la sélection officielle est la concrétisation d’un an et trois quart de sélection, et "quasiment deux crus", avec près de 1900 films vus par le comité de sélection.
Louant la "démocratie artistique du cinéma mondial" et une "créativité bonifiée" par une gestation des œuvres rendue compliquée par la situation sanitaire, Thierry Frémaux a évoqué un cru cannois 2021 reflétant plus que jamais l’état du monde, avec des films de lanceurs d’alertes, des films "qui ont la fièvre, qui ont une force de combat", de la poésie et des formes nouvelles, ainsi que des thématiques marquées sur l’identité, "l’idée de tout perdre" et du "partir ailleurs".
Le Délégué général du festival a également évoqué avoir reçu quelques films de confinement et d’ordinateurs, notant que le cinéma aura pris empreinte de la situation sanitaire inédite liée au COVID.
Enfin, signalons que la sélection officielle est renforcée par une section "Cannes Première", ouverte aux cinéastes confirmés, alors que "Un Certain Regard" sera recentrée sur le jeune cinéma et le cinéma de recherche, renouant ainsi avec les racines de cette section.
"On ne s'embrassera plus en haut des marches, mais le cœur y sera tout autant"
Le protocole sanitaire
Au-delà des films et des stars invités sur la Croisette, cette 74e édition est bien évidemment exceptionnelle par son cadre sanitaire, qui imposera aux festivaliers un protocole strict, conforme aux dispositions du gouvernement français et validé par les autorités. L'accès quotidien à la manifestation sera ainsi soumis à la présentation d'un pass sanitaire valide aux conditions suivantes :
- une attestation de schéma vaccinal complet d'un vaccin reconnu par l'Agence européenne des médicaments (i.e. un délai de 14 jours après la deuxième injection pour les vaccins à deux doses, ou 4 semaines après l'injection pour les vaccins uni-dose)
- ou un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures (à renouveler toutes les 48 heures durant votre présence au Festival) ;
- ou la preuve d'une immunité acquise, via la présentation d'un test RT-PCR ou antigénique positif, datant d'au moins 15 jours et de moins de 6 mois
Un centre biologique partenaire, situé à proximité du Palais des Festivals, sera ouvert 7 jours sur 7 et proposera des tests gratuits pour les participants Français et étrangers, sur rendez-vous. Le protocole sanitaire détaillé sera par ailleurs mis en ligne sur le site officiel du festival courant juin.

"Super Green !"
Enfin, l'édition 2021 marquera un engagement fort du festival en faveur de l'écologie, afin de "penser à une manière radicalement différente de produire un événement d’ampleur internationale" et d'ajouter une dimension environnementale forte à l'aura artistique et économique de la manifestation.
Préparée avec le cabinet de conseil Green Événements, cette approche proposera une section éphémère environnementale, et misera sur trois axes forts (réduction des déchets et des émissions carbones, valorisation des matières résiduelles, compensation de l'empreinte carbone) et douze engagements impliquant professionnels, festivaliers, prestataires, partenaires et politiques.
Parmi ces mesures : une flotte de voitures officielles composée à 60% de véhicules électriques ou hybrides, une baisse de 50% des impressions papiers et le développement de la dématérialisation des publications (programme officiel quotidien notamment), la suppression totale des bouteilles d’eau en plastique, une diminution de 50% du volume du tapis rouge utilisé, une contribution environnementale du Festival pour compenser l’empreinte de la production de l’événement, une contribution environnementale des festivaliers de 20€ HT pour compenser l’empreinte de leur voyage et hébergement, une restauration responsable, une réduction du gaspillage et des déchets...
- Les engagements détaillés de Cannes pour l'environnement
Les films - Compétition
- Annette de Leos Carax - Film d'ouverture
20 ans après Moulin Rouge !, le Festival de Cannes s’ouvrira avec une comédie musicale et le grand retour du très rare Leos Carax, un habitué des lieux, puisqu’il y a présenté Boy Meets Girl, Pola X, le film à sketches Tokyo ! et Holy Motors, son dernier opus en date, en 2012. Écrit et mis en musique par le groupe Sparks, avec 95% de dialogues chantés et un duo Marion Cotillard-Adam Driver en haut de l’affiche, Annette est annoncé comme "une expérience de cinéma absolue". Assez pour permettre à son auteur de remporter, enfin, un prix en Compétition ?

- Benedetta de Paul Verhoeven
Cinq ans après le succès retentissant de Elle, qui avait mené Isabelle Huppert jusqu'au tapis rouge des Oscars, Paul Verhoeven revient avec un projet tout aussi sulfureux, Benedetta. Adapté du roman de Judith C. Brown, le film s'intéresse au destin unique de Soeur Benedetta Carlini, une religieuse lesbienne sujette à des visions divines. Après une première collaboration dans Elle, Virginie Efira retrouve le cinéaste néerlandais et prêtera ses traits à cette héroïne controversée du XVIIe siècle.

- Bergman Island de Mia Hansen-Love
Première sélection en compétition officielle pour Mia Hansen Love, avec Bergman Island, son 7e long métrage. Tourné avec un casting international (Mia Wasikowska, Tim Roth, Vicky Krieps, Greta Gerwig...), le film nous emmène, le temps d'un été, sur l’île suédoise de Fårö, où vécut Bergman. Un couple de cinéastes s'y installe pour écrire. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille… La cinéaste avait présenté Tout est pardonné à la Quinzaine des réalisateurs en 2007, et Le Père de mes enfants à Un Certain Regard en 2009.

- Drive My Car de Ryusuke Hamaguchi
Adaptation d’une des nouvelles parues dans le recueil Des hommes sans femmes, Drive My Car est le nouveau long-métrage du Japonais Ryusuke Hamaguchi, qui s’était fait connaître avec les films Passion et Senses, et que les Français avaient pu découvrir en salle. Ryusuke Hamaguchi revient en compétition à Cannes trois ans après sa sélection pour le romantique Asako I&II avec un nouveau drame conjugal qui s’annonce poétique et émouvant.
- Flag Day de Sean Penn
Le dernier passage cannois de Sean Penn n'avait pas laissé un très bon souvenir dans la mémoire collective. Mais loin de rester sur un échec, l'acteur et réalisateur revient avec Flag Day, un drame familial inspiré de l'histoire vraie de John Vogel, un père truand, braqueur de banques, qui mène une double vie. Ecrit par Jez Butterworth, scénariste de Edge of Tomorrow et Le Mans 66, ce film est un véritable projet familial pour la star oscarisée puisqu'elle donne la réplique à ses deux enfants, Dylan et Hopper Penn. Miles Teller, Josh Brolin et Katheryn Winnick complètent quant à eux le casting.
- La Fracture de Catherine Corsini
Après avoir réuni Virginie Efira et Niels Schneider dans Un amour impossible, adaptation du roman de Christine Angot, la cinéaste Catherine Corsini continue de creuser le thème du déchirement d'un couple avec La Fracture. La différence ici est que la réalisatrice inscrit son sujet dans un contexte politique, celui des manifestations violentes qui ont secoué la France ces dernières années. Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs prêtent leurs traits à Raf et Julie, deux femmes au bord de la rupture, qui se retrouvent coincées dans un service hospitalier surchargé qui ne cesse de recevoir des manifestants blessés. Catherine Corsini a coécrit le film avec Agnès Feuvre, scénariste, entre autres, de Diamant noir.
- France de Bruno Dumont
Léa Seydoux sera très présente à Cannes cette année, notamment donc dans le rôle titre du nouveau film de Bruno Dumont, France. Ce film se présente à la fois comme un portrait d’une femme, journaliste à la télévision, d’un pays, le nôtre, et d’un système, celui des médias. Bruno Dumont est venu très souvent à Cannes. Il y a 25 ans, il était disntingué d'une mention de la Caméra d'or pour son premier long métrage, La vie de Jésus. Il était revenu récemment, en 2019 avec Jeanne, son dernier long à Un Certain regard.
- The French Dispatch de Wes Anderson
Alors que revoilà… Wes Anderson ! Et le seul film présent en 2020 et 2021 : The French Dispatch, hommage aux journalistes, tantôt en couleurs, tantôt en noir et blanc, à travers l’histoire d’un magazine américain publié en France. Tourné à Angoulême, le long métrage marquera la seconde participation du cinéaste à la Compétition, après Moonrise Kingdom, qui avait fait l’ouverture en 2012. Et son casting XXXXXL (Bill Murray, Tilda Swinton, Léa Seydoux, Lyna Khoudri, Timothée Chalamet, Adrien Brody, Frances McDormand, Benicio del Toro…) promet déjà la plus belle montée des marches de cette édition.
- Le Genou d’Ahed de Nadav Lapid
L'Israélien Nadav Lapid avait déjà présenté L'Institutrice à la Semaine de la critique en 2014. C'est en Compétition qu'il regagne le Festival avec son quatrième long-métrage, intitulé Le Genou d'Ahed. Après l'autobiographique Synonymes, le réalisateur continue sur sa lancée avec un film personnel sur un cinéaste perdu dans le désert qui se jette dans deux combats voués à l’échec : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère. Le casting est encore inconnu pour le moment.
- Haut et Fort de Nabil Ayouch
6 ans après le très émouvant Much Loved, encensé puis menacé suite à sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs de 2015, le très engagé Nabil Ayouch revient à Cannes, avec cette fois les honneurs de la compétition. Son film, qui suit le parcours d'un professeur de rap venu enseigner l'art de la musique à des élèves en quête de liberté, mettra en lumière une fois encore à sa manière la beauté et l'appétit de vivre de la jeunesse marocaine. Un témoignage inédit sur le Maghreb selon les propos de Thierry Frémaux, qui ne manquera pas d'ébranler la Croisette cette année encore.
- Hytti NRO 6 (Compartment NO.6) de Juho Kuosmanen
Juho Kuosmanen s’était fait connaître avec des courts-métrages audacieux qui ont remporté de nombreux prix, notamment à la Cinéfondation de Cannes. Le réalisateur finlandais est aujourd’hui sélectionné pour la première fois en compétition officielle au Festival de Cannes avec son deuxième long-métrage Hytti Nro 6 (Compartment NO.6), un drame racontant la fuite en avant d’une femme échappant à une histoire d’amour à Moscou et embarquant dans un train en direction du port arctique de Mourmansk.
- L’Histoire de ma femme de Ildikó Enyedi
32 ans après avoir obtenu la Caméra d'or pour Mon XXe siècle, la cinéaste hongroise Ildikó Enyedi a les honneurs de la compétition pour L'Histoire de ma femme avec, au casting, l'un des incontournables visages de cette édition cannoise : Léa Seydoux (4 films en sélection !). La distribution est également composée de Gijs Naber et Ulrich Matthes. Le pitch : Dans un bar, le Capitaine Jacob Storr fait le pari d'épouser la première femme qui passe la porte. Arrive alors Lizzy...
- Les Intranquilles de Joachim Lafosse
Première en compétition officielle pour le belge Joachim Lafosse. Après plusieurs sélections remarquées à Un Certain Regard (A perdre la raison) et la Quinzaine des réalisateurs (L'Economie du couple) notamment, le cinéaste dévoilera Les Intranquilles. Ce film porté par Leila Bekhti et Damien Bonnard est un projet sur lequel travaille le scénariste et réalisateur depuis longtemps, et dont le thème est en partie inspiré de sa propre vie de famille. Le film suit un couple avec un enfant qui voit leur vie commune être affectée par la bipolarité d'un des deux parents.
- Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier
Petit à petit, Joachim Trier fait son nid dans le Sud de la France. Et il renoue avec la Compétition qu’il avait découverte en 2015 grâce à Back Home, après avoir présenté Oslo, 31 août à Un Certain Regard. Julie (en 12 chapitres) lui permet de retrouver son acteur fétiche, Anders Danielsen Lie, dans cette histoire de jeune femme qui cherche sa voie et débute une nouvelle vie. Une comédie dramatique qui intrigue forcément, quand on connaît le talent du cinéaste norvégien pour croquer ses personnages et leurs tourments.
- Les Olympiades de Jacques Audiard
Et si Jacques Audiard devenait le premier Français à remporter deux Palmes d’Or ? Six ans après le triomphe de Dheepan, le scénariste et réalisateur revient en Compétition pour la cinquième fois de sa carrière (Un héros très discret, Un prophète et De rouille et d’os y sont également passés, avec plus ou moins de succès) et change de registre. Adapté des nouvelles graphiques de l’Américain Adrian Tomine, Les Olympiades est co-écrit par Léa Mysius (Ava) et Céline Sciamma, et s’annonce plus sentimental, puisqu’il raconte le ballet amoureux entre trois filles et un garçon. Sur le papier, l’un des événements en puissance de cette édition.
- Lingui by Mahamat-Saleh Haroun
Habitué du Festival de Cannes après notamment un Prix du Jury pour Un homme qui crie en 2010, Mahamat-Saleh Haroun revient avec un nouveau drame social porté par l’actrice Achouackh Abakar, déjà présente dans son précédent film Grigris. Le réalisateur tchadien promet une histoire bouleversante racontant le combat d’Amina, une mère prête à tout protéger sa fille Maria, enceinte et âgée de quinze ans, dans un pays où l’avortement est condamné par la loi et la religion.
- Memoria de Apichatpong Weerasethakul
Onze ans après avoir reçu la Palme d'Or pour Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul écrit et réalise Memoria. Porté par le caméléon Tilda Swinton, le film suivra les pas d'une cultivatrice d'orchidées qui se rend en Colombie pour rendre visite à sa sœur malade. Arrivée sur les lieux, elle va être témoin de bruits étranges. Aux côtés de l'actrice britannique, les spectateurs retrouveront la Française Jeanne Balibar et l'Espagnol Daniel Giménez Cacho.
- Nitram de Justin Kurzel
Le cinéaste australien Justin Kurzel avait déjà monté les marches de Cannes avec son adaptation de Macbeth, en 2015, qui réunissait Michael Fassbender et Marion Cotillard. Cette année, il revient avec Nitram, un long métrage scénarisé par Shaun Grant, qui s'intéressera à la tuerie de Port-Arthur, en Tasmanie. Au total, ce massacre avait fait 35 victimes et 23 blessés. Au casting, l'auteur convoque un ensemble intrigant : Caleb Landry Jones, Anthony LaPaglia, Essie Davis et Judy Davis.
- Les Petrov, la grippe, etc. de Kirill Serebrennikov
En 2018, son absence avait fait grand bruit. Et pour cause : Kirill Serebrenikov était assigné à résidence et n’avait donc pas pu présenter l’électrisant Leto, sélectionné en Compétition. Trois ans plus tard, le cinéaste russe pourra faire le déplacement sur la Croisette avec Les Petrov, la grippe, etc. Un drame fantastique qui plonge un auteur de bande-dessinée fiévreux dans une déambulation entre rêve et réalité, passé et présent. Le trip de cette 74e édition ? Le choc esthétique ? La première Palme russe depuis le soviétique Quand passent les cigognes, en 1958 ?
- Red Rocket de Sean Baker
Quatre ans après La Quinzaine des Réalisateurs, Sean Baker fait le grand saut et ses premiers pas dans la Compétition cannoise. Mais sans rien perdre de son esprit indépendant ni ce goût pour les marginaux vu dans Tangerine et Florida’s Project. Avec Red Rocket, il nous emmène cette fois-ci dans une petite ville du Texas : celle dans laquelle une ex-star du porno revient s’installer, après y avoir grandi, et doit faire face aux habitants qui n’acceptent pas son retour. On peut de nouveau compter sur le cinéaste pour confronter deux facettes de l’Amérique, comme il l’a déjà très bien fait auparavant.
- Titane de Julia Ducournau
Après avoir été l'un des chocs du Festival de Cannes en 2016, à la Semaine de la critique, avec Grave, film de genre cannibale, Julia Ducournau revient avec Titane, avec Vincent Lindon au casting. La réalisatrice reste dans le genre avec une intrigue sur fond de meurtres en série. Rappelons que depuis Grave, Julia Ducournau a également fait une incursion dans le monde des séries en réalisant deux épisodes de la saison 2 de Servant pour M. Night Shyamalan.
- Tre Piani de Nanni Moretti
2021 is the new 2020 ! Comme Paul Verhœven et Wes Anderson, Nanni Moretti a préféré patienter sagement pendant un an avant ses retrouvailles avec Cannes, six ans après Mia Madre, déjà porté par le metteur en scène et acteur, aux côtés de Margherita Buy. Les revoici donc à l’affiche de Tre Piani, comédie dramatique sur les conséquences d’une série d’événements sur les habitants d’un immeuble de Rome. On peut compter sur le talent du cinéaste italien pour nous offrir une nouvelle étude de caractères mordante. Et pourquoi pas remporter sa seconde Palme d’Or, vingt ans après celle de La Chambre du fils.
- Tout s'est bien passé de François Ozon
Si le Festival n'avait pas pu se tenir en 2020, François Ozon avait profité du label pour présenter au public son Eté 85, nommé 12 fois aux César en mars dernier. Cette nouvelle édition cannoise est spéciale pour le réalisateur puisqu'il y dévoile son vingtième long métrage, Tout s'est bien passé. Surtout, il marque sa première collaboration avec Sophie Marceau, qui avait refusé tous les rôles - quatre au total - que le cinéaste lui avait proposés. Dans cette adaptation du livre éponyme d’Emmanuèle Bernheim, l'actrice joue une femme qui aide son père (ici, André Dussollier) à mourir après un accident vasculaire cérébrale (AVC).
- Un héros de Asghar Farhadi
Trois ans après avoir fait l'ouverture avec son premier film en langue anglaise (Everybody Knows, avec Penelope Cruz et Javier Bardem), Asghar Farhadi dévoilera Un héros. Le cinéaste retourne dans son pays pour une nouvelle radioscopie de la société iranienne, aux allures de thriller psychologique. Le réalisateur est souvent venu à Cannes et a notamment été distingué en compétition officielle par le prix du scénario, en l'occurrence pour Le Client en 2016. Le Passé avait par ailleurs valu un prix d'interprétation à Berenice Bejo en 2013.

Les films - Hors-Compétition
- Aline de Valérie Lemercier
Céline Dion vue par... Valérie Lemercier. C'est le pari fou de l'actrice, scénariste et réalisatrice qui présente son sixième film. Un pari audacieux et ambitieux qui retrace la vie de la diva québécoise de ses 5 à ses 50 ans. Loin d'être un biopic classique, Aline est un portrait drôle, touchant et inventif. C'est la première fois que la cinéaste présente l'un de ses films au Festival de Cannes. A l'écran, elle donne la réplique à un casting majoritairement québécois, notamment Sylvain Marcel, qui incarne un René Angélil rebaptisé Guy-Claude, et Danielle Fichaud, qui joue la mère d'Aline.

- Bac Nord de Cédric Jimenez
Longtemps repoussé à cause de la crise sanitaire, Bac Nord sera finalement présenté sur la Croisette dans la catégorie hors-compétition. Inspiré d’un scandale de 2012 au sein de la brigade anti-criminalité de Marseille, le film de Cédric Jimenez nous plonge dans les quartiers Nord de la cité phocéenne. Au casting de ce thriller d’action coup de poing et survolté, on retrouve François Civil, Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos et Karim Leklou.

- De son vivant de Emmanuelle Bercot
Elle avait ouvert la 66e édition du Festival de Cannes, en 2013, avec La Tête Haute qui avait révélé Rod Paradot. La réalisatrice Emmanuelle Bercot dévoile cette année De son vivant, son onzième long métrage - si l'on ne compte pas son segment dans Les Infidèles. Elle y retrouve deux interprètes qu'elle connaît bien, Benoît Magimel et Catherine Deneuve, dans une histoire poignante sur une mère qui accompagne son fils à travers la maladie. Après Elle s'en va et La Tête Haute, Emmanuelle Bercot poursuit sa collaboration avec l'icône du cinéma français, qui avait été victime d'un accident vasculaire cérébrale pendant le tournage de ce nouveau film en novembre 2019. De son vivant devrait marquer le retour de la grande Deneuve sur les marches du Palais des festivals.
- Emergency Declaration de Han Jae-Rim
Réalisateur sud-coréen à succès, Han Jae-Rim rejoint la sélection Hors-Compétition du Festival de Cannes avec son huitième long-métrage, Emergency Déclaration, un thriller d’action qui s’annonce impressionnant. Basé sur un véritable accident, ce film catastrophe raconte l’atterrissage surréaliste d’un avion alors qu’un incident terroriste sans précédent se produit en plein vol. Ce film d’envergure accueille un casting prestigieux : Song Kang-Ho (Parasite), Lee Byung-Hun (L’Homme du Président) et Jeon Do-Yeon (Lucky Strike).
- OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos - film de clôture
"J'aime monter les marches !" Renouant avec avec sa tradition "d’ultime grande projection", le Festival de Cannes 2021 s'achèvera sur une comédie-événement, la troisième et ultime aventure de Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117, alias Jean Dujardin. Quelques semaines avant sa sortie en salles (prévue le 4 août), l'espion français dévoilera sa nouvelle mission, plus périlleuse et plus torride que jamais, en compagnie du jeune OSS 1001 (Pierre Niney), de Fatou N'Diaye et d'un nouveau réalisateur (Nicolas Bedos). Pour cette dernière montée des marches, le smoking en alpaga sera de rigueur !
- Stillwater de Tom McCarthy
Matt Damon et Camille Cottin devant la caméra du réalisateur de Spotlight (Oscar 2016 du Meilleur Film) et sur un scénario co-écrit par Thomas Bidegain, complice de Jacques Audiard. C’est le cocktail que nous offrira Stillwater, thriller tourné à Marseille (et pendant un match à l’Orange Vélodrome) dans lequel un foreur de pétrole américain se rend dans la cité phocéenne pour innocenter sa fille, emprisonnée pour un crime qu’elle jure ne pas avoir commis. Un film qui s’annonce rugueux et nous rappellera qu’il ne faut jamais se mettre sur la route de l’ex-Jason Bourne.
- The Velvet Underground de Todd Haynes
Après Dark Waters, sorti en début d'année 2020, l'Américain Todd Haynes fait son retour avec un documentaire sur le groupe légendaire The Velvet Underground, figure importante du mouvement du punk rock. Si ce projet signe le premier documentaire du réalisateur, ce n'est pas la première fois qu'il s'aventure dans l'univers de la musique. En 1998, il proposait déjà le flamboyant Velvet Goldmine avec Ewan McGregor et Christian Bale, avant de sortir une fresque chorale sur la vie de Bob Dylan, joué par six acteurs différents, avec I'm Not There en 2007.
- Where is Anne Frank ? d'Ari Folman
Treize ans après Valse avec Bachir, déjà présenté à Cannes et lauréat du César du meilleur film étranger, l'Israëlien Ari Folman revient à l'animation avec Le Journal d'Anne Frank. Ce récit, déjà porté à l'écran de nombreuses fois, le réalisateur le connaît bien puisqu'il l'avait déjà adapté dans un roman graphique publié en 2017 en collaboration avec l'illustrateur David Polonsky. En production depuis 7 ans, c'est peu de dire que ce nouveau projet animé était attendu. Présenté hors compétition, le long métrage poursuit le travail de mémoire très cher au réalisateur.

Les films - Cannes Première
- Belle de Mamoru Hosoda
Plébiscité pour son travail sur La Traversée du temps, Summer Wars, Les Enfants Loups, Ame & Yuki, Le Garçon et la Bête et Miraï, ma petite soeur, le cinéaste Mamoru Hosoda représentera l'animation japonaise et plus particulièrement les studios Chizu sur la Croisette en accompagnant le film Belle, qu'il présente lui même comme l'aboutissement de ses précédentes réalisation. Un film entre réel et virtuel qui lui permet d'explorer "la romance, l'action et le suspense ainsi que des thèmes plus profonds tels que la vie et la mort".

- Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit
Une séance spéciale avec Asphalte en 2015, et maintenant la nouvelle section Cannes Première : Samuel Benchetrit commence à devenir un habitué de la Croisette, et s’offre l’un des plus beaux castings de cette édition avec un film choral sur fond de poésie, d’art, de théâtre et d’amour. Cette musique ne joue pour personne rassemble en effet Vanessa Paradis, JoeyStarr, Bouli Lanners, François Damiens, Valeria Bruni-Tedeschi, Vincent Macaigne et Ramzy Bedia. D’ores et déjà bien placé pour le titre de "tapis rouge le plus rock" de ce festival.

- Cow de Andrea Arnold
Après son grand succès American Honey, la Britannique Andrea Arnold avait fait un détour par la télévision en réalisant des épisodes des séries Transparent, I Love Dick et la saison 2 de Big Little Lies. Elle revient cette fois avec un format long, mais sous la forme d'un documentaire, simplement baptisé Cow. Ce dernier s'intéressera au quotidien de deux vaches. Un projet curieux, intéressant et cohérent avec la carrière de la cinéaste qui n'a jamais cessé de sortir des rails.
- Evolution de Kornél Mundruczo
Le Hongrois Kornél Mundruczo avait marqué les esprits en 2020 avec son douleureux Pieces of a Woman qui avait offert à Vanessa Kirby sa première nomination aux Oscars. Le voici de retour avec Evolution, l'adaptation en film d'une pièce de théâtre qu'il avait déjà mis en scène. Le récit d'une famille sur trois générations confrontée à l'Holocauste. Le cinéaste est un habitué de Cannes puisqu'il avait déjà présenté White God - honoré par le prix de la section Un certain regard - et La Lune de Jupiter en 2017.
- In Front Of Your Face de Hong Sang-Soo
Hong Sang-Soo est un habitué du Festival de Cannes. Cette année, le prolifique réalisateur sud-coréen propose In Front of Your Face en Cannes Première, qui permet à des cinéastes confirmés de présenter leur travail. Pour le moment, aucun détail n'a été communiqué sur le synopsis de ce nouveau drame.
- Marx peut attendre de Marco Bellochio
Cinéaste, auteur poète : c'est par ces mots que le Festival de Cannes évoque le travail de Marco Bellochio, qui recevra dans le cadre de la cérémonie de clôture une Palme d'Or d'honneur, saluant pour Thierry Frémaux "l’un des grands maîtres du cinéma italien après 56 ans d’une œuvre passionnante". Venu à Cannes avec des films comme Le Saut dans le vide, Le Sourire de ma mère, Vincere ou Le Traître, le réalisateur y dévoilera cette année un documentaire très personnel, Marx peut attendre, qui évoque le suicide de son frère jumeau à 29 ans, tragédie qui a résonné sur sa vie et son oeuvre à la fois comme source de culpabilité et d’inspiration.
- Mothering Sunday de Eva Husson
Après Bang Gang (Une histoire d'amour moderne) et Les Filles du soleil (en compétition à Cannes en 2018), Eva Husson présentera son troisième long métrage, Mothering Sunday. La cinéaste rassemble un casting 5 étoiles : Odessa Young (Le Fléau), Josh O’Connor (The Crown), Olivia Colman (The Crown) et Colin Firth. Sur un scénario de Alice Birch (Succession, Normal People) d'après l'oeuvre de Graham Swift, du même nom que le film.
- Serre Moi Fort de Mathieu Amalric
Invité régulier de la Croisette depuis plus de 25 ans, aussi bien en tant qu'interprète qu'en tant que réalisateur, Mathieu Amalric revient cette année aux commandes de Serre Moi Fort. Après Tournée en compétition il y a 11 ans et La Chambre bleue puis Barbara très remarqués à Cannes, il y présentera son tout dernier opus en tant que réalisateur : l'histoire déchirante "d'une femme qui s'en va", incarnée par l’actrice luxembourgeoise Vicky Kriep (Phantom Thread de Paul Thomas Anderson) qui donnera la réplique au ténébreux acteur belge Arieh Worthalter (Girl).
- Tromperie de Arnaud Desplechin
Arnaud Desplechin revient à Cannes après déjà 7 films présentés : La Sentinelle, Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Esther Kahn, Un conte de Noël, Jimmy P. , Trois souvenirs de ma jeunesse et Les Fantômes d'Ismael. Il présentera hors compétition Tromperie, adapté de Philip Roth, avec, dans les premiers rôles, Léa Seydoux et Denis Podalydès.
- Vortex de Gaspar Noé
Cannes est une seconde maison pour Gaspar Noé. Après Lux Æterna, un moyen métrage stroboscopique présenté en séance de minuit, le réalisateur revient avec Vortex, un film tourné rapidement et fini il y a quelques jours. D'abord intitulé Au bord du monde, ce nouveau projet marque la rencontre du cinéaste avec l'une de ses idoles, le roi du giallo, Dario Argento. Ce dernier officiera en tant qu'acteur aux côtés de Françoise Lebrun. Tous les deux incarneront un couple sénile dans un style faux-documentaire.
Les films - Séances de Minuit
- Oranges sanguines de Jean-Christophe Meurisse
Régulièrement animée par des films de genre venus de Corée du Sud, la très courue Séance de Minuit sera cette année française. Et féroce, dans tous les sens du terme. Car Oranges sanguines tournera autour d’un couple de retraités surendettés qui tente de remporter un concours de rock, un ministre soupçonné de fraude fiscale, et une jeune adolescente qui rencontre un détraqué sexuel. Le tout sur une nuit, dans la France d’aujourd’hui. Pour son deuxième film, Jean-Christophe Meurisse convoque Blanche Gardin et Vincent Dedienne aux côtés d’Alexandre Steiger et Christophe Paou, et le cocktail s’annonce aussi détonnant que sanglant. Cocori-gore ?
- Tralala d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Les frères Larrieu reviennent au Festival de Cannes, seize ans après leur sélection en Compétition pour Peindre ou faire l'amour, avec une comédie musicale au casting d'exception. Mathieu Amalric, Mélanie Thierry, Bertrand Belin, Maïwenn, Josiane Balasko et Denis Lavant vont pousser la chansonnette sur des titres écrits par des compositeurs phares de la chanson française tels que Philippe Katerine et Etienne Daho. Cette distribution cinq étoiles est réunie dans un film joyeux qui exhorte à se dépasser et à ne pas être soi-même.
- Suprêmes d'Austrey Estrougo
Très attendu par les fans de rap, le biopic Suprêmes d'Audrey Estrougo aura l'honneur d'être présenté en Séance de minuit à Cannes. Validé et soutenu par Joey Starr et Kool Shen, ce film revient sur la genèse de NTM, de leurs squats à Saint-Denis à leur premier Zénith en 1992, et met en lumière l'avènement du rap et de la culture hip-hop en France. Pour incarner les deux stars du duo terrible, deux jeunes talents français à suivre ont été choisis : Théo Christine, révélation de Garçon Chiffon de Nicolas Maury, et Sandor Funtek, vu dans deux Palmes d'or de Cannes (La vie d'Adèle et Dheepan).
Les films - Cinéma de la Plage
- Fast & Furious 9 de Justin Lin
Depuis l'annonce par Thierry Frémaux d'un blockbuster de dimension planétaire sur la Croisette, les spéculations allaient bon train autour de Mourir peut attendre, Top Gun 2, un Marvel ou... Fast & Furious 9. Ce sont finalement les bolides de Vin Diesel qui seront lâchés au cinéma de la plage, pour une séance en avant-première quelques jours avant la sortie du film le 14 juillet. Les stars du film feront-elles le déplacement, vingt ans après avoir lancé la franchise sur les planches de Deauville ? Les fans croisent les doigts...

Les films - Séances Spéciales
- Babi Yar. Context de Sergei Loznitsa
Prolifique réalisateur de documentaires, Sergei Loznitsa présentera Babi Yar. Context, nouveau long métrage documentaire sur le massacre de 30 000 juifs par des troupes nazies en l'espace de trois jours en septembre 1941 à partir d'images d'archives. Le cinéaste ukrainien avait notamment dévoilé Donbass à Cannes, en sélection Un Certain Regard, et était reparti avec un prix de la mise en scène.

- Cahiers Noirs de Shlomi Elkabetz
Après s’être investi en tant qu’acteur sur la série choc Our Boys il y a deux ans, Shlomi Elkabetz revient à la réalisation avec un projet très personnel intitulé Cahiers Noirs. Ce documentaire rend hommage à sa soeur Ronit Elkabetz, actrice, scénariste et réalisatrice israélienne, décédée en 2016 des suites d’un cancer du poumon. Elle avait coréalisé avec son frère de 2004 à 2014 une trilogie sur le parcours d’émancipation de Viviane, un personnage inspirant, et le deuxième volet, Les Sept jours, un huis clos bouleversant qui avait fait l’ouverture de la Semaine de la critique à Cannes en 2008.

- H6 de Yé Yé
Premier film franco-chinois du réalisateur Yé Yé, H6 est un documentaire qui investira l'univers des hôpitaux en Chine.
- Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg
Premiers pas de réalisatrice pour Charlotte Gainsbourg ! La comédienne, actuellement à l'affiche de Suzanna Andler, a suivi sa mère pendant 4 ans afin de réaliser un portrait forcément intime de Jane Birkin, l'artiste et la mère donc. Le film s'appelle Jane par Charlotte comme un clin d'oeil à un autre documentaire réalisé, il y a de cela 30 ans par Agnès Varda, déjà sur Jane Birkin, intitulé Jane B par Agnès V.
- JFK Revisited : Through The Looking Glass de Oliver Stone
Entre World Trade Center et la suite de Wall Street, présentés hors-compétition tous les deux, les derniers passages d’Oliver Stone par la Croisette n’ont pas été de francs succès. Mais il va faire son retour avec une valeur sûre : l’enquête autour de l’assassinat de John F. Kennedy. Alors que le director’s cut de son JFK sera projeté sur la plage, le documentaire JFK Revisited : Through the Looking Glass, réalisé grâce aux nouveaux documents auxquels il aura accès, fera l’objet d’une séance spéciale. Si la version longue dure 4 heures, c’est la courte qui n’en dure "que" 2 qui sera présentée. Et qui sait quelles révélations sur cette affaire toujours aussi passionnante nous attendent ?
- Le Marin des Montagnes de Karim Aïnouz
Il y a près de 20 ans, il venait présenter à Cannes son tout premier film Madame Sata et remportait en 2019 le Prix Un Certain Regard avec La Vie invisible d'Euridice Gusmao. Le réalisateur Karim Aïnouz est de retour sur La Croisette avec un tout dernier opus très personnel, une sorte de road movie qui, en le reconnectant à ses racines algériennes, lui permettra d'interroger l'héritage issu de la lutte contre la domination coloniale.
- Val de Ting Poo & Leo Scott
Val comme... Val Kilmer. Depuis quelques années, l'acteur américain avait déserté les plateaux de cinéma. En 2015, un docteur lui diagnostique une tumeur à la gorge et sa carrière change à tout jamais. Une trachéotomie l'empêche de retrouver sa voix et oblige l'ex sex-symbol des années 80 à se faire doubler pour ses rôles - c'est le cas dans Le Bonhomme de neige de Tomas Alfredson. Les cinéastes Ting Poo et Leo Scott proposent un portrait intime de la star à travers un documentaire qui reviendra sur son combat contre la maladie et sa relation tumultueuse avec l'industrie du cinéma.
Lettre d'amour au cinéma et à ses conteurs, The Year of the Everlasting Storm est un film à sketches réalisé entre autres par les pointures du cinéma international que sont Jafar Panahi, Apichatpong Weerasethakul, Laura Poitras et David Lower. Une oeuvre collective sous les feux de l'actualité car centrée sur la question de la pandémie de coronavirus et sur la manière dont elle a été vécue à travers le monde.
- New Worlds, The Cradle of Civilization de Andrew Muscato
Attendu au casting de The French Dispatch, Bill Murray aura une autre occasion de faire le show. Grâce à New Worlds, The Cradle of Civilization, captation d’un concert que l’acteur américain a donné avec trois musiciens européens (Jan Vogler, Mira Wang et Vanessa Perez), par un soir d’été à Athènes. Une représentation qui, on nous l’annonce, mêlera différentes formes d’art, de la musique à la littérature. Et se prolongera en-dehors de l’écran puisque les quatre artistes seront présents sur scène, pour nous offrir, sans aucun doute, quelques chansons et une prestation aussi élégante que la star de S.O.S. Fantômes.
- Mi iubita, mon amour de Noémie Merlant
Noémie Merlant (comédienne de Portrait de la jeune fille en feu) a réalisé à l'été 2019, en 16 jours, son premier long métrage, Mi Iubita (Mon amour). Ele y tient le rôle principal féminin, celui d’une femme qui va se marier et part en Roumanie pour son enterrement de vie de jeune fille quand elle rencontre un gitan. Gimi Covaci (déjà dans le court métrage Shakira) jouera à ses côtés. Un "cri d’amour et de liberté", comme elle le décrit elle-même, et qu’elle a décidé de faire entendre haut et fort.
- Les Héroïques de Maxime Roy (France) avec François Creton, Richard Bohringer, Ariane Ascaride, Clotilde Courau, Patrick D'Assumçao - Premier film
- Are you lonesome tonight ? de Wen Shipei (Chine) avec Sylvia Chang, Eddie Peng - Premier film

Les films - Un Certain Regard
Composée de 18 longs métrages, dont 6 premiers films, la sélection Un Certain Regard redonne à la section sa dimension d'origine, voulue à sa création en 1978 par Gilles Jacob : un mise en lumière "du jeune cinéma, du cinéma formel et du cinéma de recherches".
- Onoda - 10 00 nuits dans la jungle de Arthur Harari - Ouverture
- After Yang de Kogonada
- Blue Bayou de Justin Chon
- Bonne mère by Hafsia Herzi
- La Civil de Teodora Ana Mihai - 1er film
- Commitment de Hasan Semih Kaplanoglu
- Delo (House arrest) by Alexey German Jr.
- Et il y eut un matin de Eran Kolirin
- Freda de Gessica Généus - 1er film
- Gaey Wa'r de Na Jiazuo - 1er film
- Great Freedom de Sebastian Meise
- The Innocents de Eskil Vogt
- Lamb de Valdimar Johansson - 1er film
- Moneyboys de C.B Yi - 1er film
- Noche de Fuego de Tatiana Huezo
- Les Poings Desserrés de Kira Kovalenko
- Rehana Maryam Noor de Abdullah Mohammad Saad
- Un monde de Laura Wandel - 1er film
- Women Do Cry de Mina Mileva & Vesela Kazakova
- Mes frères et moi de Yohan Manca (France) - 1er film
Le cinéma pour le climat
Pour "incarner cinématographiquement" son engagement écologique, le Festival de Cannes proposera cette année une sélection éphémère de films sur l’environnement de sept long métrages (une fiction et six documentaires).
- Animal de Cyril Dion
- Bigger Than Us de Flore Vasseur
- La Croisade de Louis Garrel
- I Am So Sorry de Zhao Liang
- Invisible Demons de Rahul Jain
- Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga
- La Panthère des neiges de Marie Amiguet
Le cinéma de la plage
Chaque jour à 21h30, la plage Macé vibrera au son (et aux images) de grands films, proposés en accès libre aux festivaliers et vacanciers. Avec des classiques -en présence de certains réalisateurs- mais aussi des avant-premières et un ciné-concert animé par Tony Gatlif.
- 06/07 - In the Mood for Love de Wong Kar-wai
- 07/07 - L’Épouvantail en présence de Jerry Schatzberg
- 08/07 - Tom Medina en présence de Tony Gatlif (Première mondiale)
- 09/07 - Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica
- 10/07 - Le Sommet des Dieux en présence de Patrick Imbert (Pemière mondiale)
- 11/07 - JFK (Director’s Cut) en présence d'Oliver Stone
- 12/07 - Fast and Furious 9 de Justin Lin (Première européenne)
- 15/07 - Lovers Rock en présence de Steve McQueen
- 16/07 - Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain en présence de Jean-Pierre Jeunet
- 17/07 - David Byrne's American Utopia de Spike Lee